Nous nous trouvons dehors, regardant le ciel et les nuages. Nous voyons des nuances de couleur, et en même temps les détails et les tons de la terre plus proche.
Nos yeux vont de gauche à droite, de loin à près.
Ainsi se constitue l'image qu'on voit.
Parce que nos yeux sont séparés, deux images légèrement différentes sont envoyées vers notre cerveau, qui traduit le tout dans une image en profondeur.
Un phénomène complexe et merveilleux, que les hommes - et autres animaux - ont acquis afin de pouvoir cerner et comprendre leur environnement.
Pourtant, notre manière de voir a profondément changé.
Nous passons une grande partie de notre vie éveillée à regarder des pixels.
Manquons-nous l'image réelle? En sommes-nous arrivés à considérer des images artificielles comme la réalité, tels les prisonniers dans la grotte de Platon?
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J'aime la montagne et les régions où la vapeur d'eau dans l'air adoucit et harmonise les couleurs.
Où il n'y a pas de forts contrastes, mais où par contre les transitions sont floues.
L'eau, médium fluïde de ma peinture, disperse les pigments sur la page, qui s'éparpillent en particules qui se mélangent d'une façon inattendue.
Comme l'air et l'eau forment les nuages, toujours mouvants, tempérés et capricieux.
Malgré les inconvénients du travail en plein air, je ne peins pas d'après des photographies. Je préfère utiliser mes yeux plutôt que de me confier à un réglage d'objectif.
D'autres perceptions sensorielles entrent aussi en jeu, qui contribuent à l'image.
Le plaisir intense d'être dehors et d'absorber lentement le paysage!
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Pour beaucoup d'artistes - peintres bien sûr, mais aussi écrivains, compositeurs - le paysage est une source d'inspiration importante, même essentielle.
Parfois je travaille dans des lieux qu'ils ont visités, contemplant les mêmes environs.
Cela me procure profonde joie et courage.
J'aime aller dans les Alpes du Dauphiné, où Olivier Messiaen pendant l'été notait les chants d'oiseaux, avec descriptions détaillées de leur environnement.
Ci-dessus, La Meije, où un festival annuel lui est dédié.
J'aimerais visiter le Sussex en Angleterre, où Benjamin Britten était né et est retourné habiter, près de sa grise Mer du Nord.
Ou les Orcades, où Peter Maxwell Davies cherchait solitude et silence.
La liste est interminable...
